Des sources diverses indiquent que les vents de guerre soufflent vers le nord d'Israël, et qu'une telle guerre pourrait subitement éclater.
Jean Ogassapian, parlementaire libanais du Bloc Futur a émis un avertissement le week-end dernier sur le « danger d'une attaque israélienne contre le Liban. Certaines informations indiquent qu'Israël aurait déclaré à la FINUL de prendre des précautions ». Ogassapian déclarait à la télévision libanaise, « Cet avertissement doit être liée à la contrebande d'armes depuis la Syrie vers le Liban ».
Le mois dernier, l'armée de l'air israélienne aurait bombardé un convoi militaire soupçonné de transporter de la Syrie au Hezbollah au Liban des systèmes d'armes sophistiquées (la cible n'était pas un centre de recherche syrien, comme certains l'avaient rapporté). Quelques jours plus tard, les médias libanais signalaient que l'aviation israélienne aurait frappé une tour de transmission du Hezbollah. Le Hezbollah notifiait plus tard que l'explosion était juste une grenade avariée. Les circonstances exactes de cet épisode sont toujours incertaines.
L'activité militaire se poursuit. Les drones israéliens auraient effectué des vols de reconnaissance dans le sud du Liban à deux reprises la semaine dernière. Les drones, selon la source militaire libanaise, ont violé l'espace aérien libanais pendant plus de 17 heures. Les incursions israéliennes dans l'espace aérien libanais sont monnaie courante, mais leur durée prolongée dans ce cas était un fait curieux.
Entre-temps, Israël a déployé une troisième batterie du système de défense anti-missile « dôme de fer » au front nord, soustrayant ces systèmes de défense aérienne décisifs du sud belliqueux, d'où le Hamas avait tiré ces dernières années des milliers de roquettes ciblant les villes du sud israélien. Les médias israéliens signalent également que les Forces de Défense Israéliennes ont ordonné l'évacuation de l'aviation civile de l'aéroport de Haïfa, situé au nord du pays.
Il y a d'excellentes raisons de s'inquiéter du côté israélien. De prudentes estimations indiquent que le Hezbollah détient un arsenal de quelques 70.000 roquettes. Comme le rapporte récemment le site israélien Ynet, le Hezbollah a construit des positions de défense camouflées dans des villages équipés de missiles anti-char russes reçus de la Syrie. Le Hezbollah a en outre, créé des caches d'armes dans les villages libanais, ainsi qu'un réseau de tunnels souterrains qui permettra à ses combattants de se dissimuler lors des opérations de reconnaissance de Tsahal.
Selon des responsables militaires israéliens, Ynet résume ainsi le nouveau champ de bataille libanais : « quelque 180 villages chiites et des petites villes situées entre le fleuve Zahrani et la frontière avec Israël ont été convertis en zones de combat dans lesquels le Hezbollah se prépare pour le prochain conflit avec Israël, à découvert et dans le sous sol ».
Ce type d'infrastructure du Hezbollah n'est pas nouveau évidemment. Les Israéliens sont conscients que, quelques jours seulement après le dernier conflit en 2006, le Hezbollah se préparait déjà pour le prochain round.
Pourquoi donc les Israéliens sont si nerveux aujourd'hui ? Ont-ils pris connaissance de roquettes à plus longue portée ou de tout autre matériel qui n'existait pas auparavant dans l'arsenal du Hezbollah ? Ces armes valent-elles le prix d'un nouveau conflit avec le Hezbollah, compte tenu des autres défis potentiels soutenus par la Syrie et l'Iran ?
Lors d'une récente conférence à huit clos avec le FDD, un haut responsable israélien avait observé, « tout le Liban est aujourd'hui le sud du Liban ». Il a prévenu que « le monde a besoin de se préparer à la prochaine guerre avec le Liban », notant que le Hezbollah a installé des armes sophistiquées dans des zones densément peuplées. En conséquence, a-t-il expliqué, il pourrait y avoir un grand nombre de victimes civiles lors de la prochaine série de combats.
Les Libanais sont vivement conscients de ce risque. Ogassapian a exprimé sa rejection de « toute arme [se référant à l'arsenal militaire du Hezbollah] autre que celle des Forces armées libanaises ».
Mais, l'idée que le Liban soit en mesure en quelque sorte, de désarmer le Hezbollah avant le prochain cycle de conflit n'est surement pas réaliste.