Des centaines de vilains figurant dans la liste des sanctions du Trésor Américain vont être rayés suite à l'accord nucléaire iranien signé le mois dernier à Vienne. Pourtant, le profil du plus éminent d'entre eux est passé étrangement inaperçu : Le dictateur du pays depuis 1989, Ali Khamenei.
Selon l'accord, dans les six à 12 mois, le Trésor effacera de la liste plus de trois douzaines de banques, de compagnies pétrolières et d'autres établissements appartenant à l'exécuteur de l'ordre, l'imam Khomeiny, plus connu sous le nom d'EIKO - accumulant apparemment une valeur de plus de 95 milliards de dollars - EIKO est contrôlé par le chef suprême.
EIKO a été fondé avec mandat de confisquer la propriété des individus liés au régime du shah après la révolution islamique de 1979. Khamenei a élargi ce mandat en 1991, confisquant aussi les biens des dissidents. Les fonctionnaires d'EIKO ont inclus quelques uns des pires violateurs des droits de l'homme iraniens.
Le Trésor avait imposé des sanctions sur EIKO et ses filiales en Juin 2013, mettant l'accent sur l'objectif d'EIKO qui était de « générer et contrôler les masses, les investissements hors-du-livre des comptes, à l'abri de la vue du peuple iranien et des réglementations internationales ».
Comme le signalait un haut fonctionnaire de l'Administration d'Obama, les kleptocrates iraniens « bénéficieront d'un réseau obscur de sociétés de front hors-des-livres de comptes... Le leader du gouvernement iranien œuvre pour soustraire des milliards de dollars de bénéfices des entreprises, gagnés au détriment du peuple iranien ».
Un examen plus minutieux d'EIKO révèle qu'il garde la mainmise sur l'économie iranienne. La valeur du portefeuille immobilier d'EIKO totalise près de 52 milliards de dollars. Le bras d'investissement d'EIKO est d'une valeur de 40 milliards de dollars. Ses participations dans des sociétés cotées en bourse totalisent près de 3,4 milliards de dollars.
EIKO maintient un réseau complexe de sociétés écrans et de filiales à l'étranger dans des pays comme l'Allemagne, la Croatie, l'Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, la Turquie et au-delà.
Ces entreprises ont toutes été classifiées par le gouvernement américain pour leurs pratiques financières illicites, dont la corruption du gouvernement. Comme l'a noté le Trésor, l'EIKO seul a raflé des dizaines de milliards de dollars par le biais de l'exploitation des taux de prêt favorables des banques iraniennes.
Et ils vont tous être bientôt hors de notre liste de sanctions. Non pas parce qu'ils sont brusquement devenus légitimes. En fait, il n'y a aucune indication que leur conduite ait changée.
La Maison Blanche les a simplement troqués contre une prétendue victoire diplomatique - même si elle est temporaire, étant donné que l'Iran n'attendra pas 10 à 15 ans afin d'hériter d'un vaste programme nucléaire - une voie très courte à une bombe, des missiles balistiques intercontinentaux et son économie immunisée contre les sanctions futures.
Peu importe comment on le tranche, cette démarche sape le mandat du Département du Trésor, qui s'est escrimé durant la dernière décennie pour mettre sur pied une architecture puissante de sanctions, encore délicate, conçue pour punir l'Iran pour son mensonge nucléaire, son développement de missiles balistiques, son soutien financier des groupes terroristes et son soutien d'autres États voyous comme la Syrie de Bachar al-Assad.
Mais par-dessus tout, l'objectif était de protéger le secteur financier mondial dirigé par les USA à partir du vaste réseau iranien de criminels financiers et leurs transactions illégales.
L'Administration d'Obama persiste à nous vendre que l'accord sur le nucléaire n'empêchera pas l'Amérique de punir les activités de déstabilisation de l'Iran au Moyen-Orient. Elle assure que l'accord pourra maintenir les sanctions contre certains des pires acteurs au sein de la Garde révolutionnaire islamique (IRGC), qui dirige l'agression externe régionale de l'Iran, ses programmes nucléaires, ses missiles balistiques et de son vaste système de répression intérieure. Les gardes contrôlent également au moins un sixième de l'économie iranienne, dont les secteurs stratégiques - la banque, l'énergie, la construction, l'industrie, l'ingénierie, l'exploitation minière, le transport maritime, la construction navale et autres.
Mais Khamenei est l'homme qui dirige les activités de la Garde. Une fois EIKO rayé de la liste des sanctions, Khamenei sera libre d'investir des milliards dans le monde en toute impunité.
Avec le bénéfice de l'allègement des sanctions américaines, et avec l'aide des Gardiens de la Révolution, le chef suprême de l'Iran va maintenant être en mesure de resserrer son emprise sur le peuple iranien - un effet secondaire de l'accord sur le nucléaire qui n'a nullement bénéficié d'attention suffisante. En parallèle, il sera soumis à moins de restrictions pour financer la terreur et l'effusion de sang dans toute la région.