John Kirby, porte-parole du département d'État a exalté la politique du président Obama en Syrie le lundi dernier. Et pardon, il sonnait faux.
Kirby avait fièrement tweeté : «Nous avons aujourd'hui, atteint l'objectif [d'Obama] en accueillant 10.000 réfugiés syriens des plus vulnérables » Il a également loué cette prétendue étape dans une déclaration diffusée sur le site Web du département d'État.
Peu importe s'ils ne représentent que moins de 1% des 4,8 millions de réfugiés syriens déplacés à l'extérieur depuis le début du conflit. Le vrai problème ici est que la politique de la Maison Blanche en Syrie a été un parfait feu de benne à ordures.
Le nombre de morts en Syrie a dépassé 400.000 et il continue de grimper. Les syriens déplacés internes totalisent 6,6 millions.
L'administration d'Obama aurait bien pu arrêter plus tôt l'effusion de sang. À la fin de 2012, le président avait déclaré que l'emploi d'armes chimiques par le régime du dictateur syrien Bachar al-Assad constituerait une « ligne rouge » et provoquerait une réaction américaine. Pourtant, lorsque l'armée d'Assad a utilisé l'arme chimique lors de ses attaques l'année suivante, Obama avait d'abord tergiversé, avant de renoncer finalement à toute réplique.
Pour être clair, il n'avait nul besoin de mener le pays à la guerre. Il aurait pu imposer une zone d'exclusion aérienne ou créer des refuges. Il n'a opté pour aucune des deux alternatives.
Morbidement, Obama disait plus tard de cette décision : «Je suis très fier de cette instance ».
Dans une récente interview, Jay Solomon du journal Wall Street offrait une explication pour les 180 du président. Il a noté que les deux responsables iraniens et américains avaient averti Obama que s'il prenait des mesures contre le régime d'Assad, sa diplomatie en cours sur le nucléaire iranien pourrait échouer. Il faut noter que l'Iran est le mécène d'Assad.
La décision du président de se retirer a ouvert la porte à la poursuite du massacre du peuple syrien par le régime, incluant l'usage supplémentaire d'armes chimiques, l'introduction des cruels « barils explosifs», la famine, le nettoyage ethnique et d'autres actes innommables de brutalité.
La décision a également servi de feu vert à l'Iran d'augmenter son implication en Syrie. Des milliers de soldats iraniens, des conseillers et des combattants de la Garde révolutionnaire islamique « Force Qods » (une organisation terroriste qualifiée) se battent maintenant en Syrie. Cela inclut également des centaines de combattants des milices chiites soutenues par l'Iran, sans parler des milliers de soldats du groupe terroriste libanais Hezbollah.
Entre-temps, la politique de l'administration iranienne a effectivement pris en charge le conflit en Syrie. La restitution d'environ $100 milliards en fonds pétroliers escroqués ainsi que le paiement très controversé de 400 millions de dollars en espèces et un montant supplémentaire de $1,3 milliard en intérêts (à la fois lié aux fonds précédemment gelés), a facilité à l'Iran de continuer à financer le régime syrien. Et cela ne comprend même pas les milliards de dollars que l'Iran a récolté par le biais de la levée d'autres sanctions américaines et européennes.
Rien de surprenant à ce que le massacre des syriens sunnites et l'émergence d'un Iran habilité aient influencé une vague de groupes djihadistes en Syrie. Il y eut un élan précoce lorsque l'administration d'Obama aurait soutenu les combattants modérés, et qu'un grand nombre de conseillers du président l'aient exhorté à le faire. Mais il avait pris une décision délibérée de ne pas menacer les «équités» de l'Iran en Syrie.
Avec peu ou presque pas de soutien de l'Occident, les modérés relatifs furent bientôt éclipsés par les extrémistes. Avec la montée de l'État islamique, même Al-Qaïda semblait tout à coup moins cruel en comparaison à l'EL. L'État islamique a depuis gravité bien au-delà de la Syrie, ayant conquis des territoires en Irak, en Libye et en Égypte, déclenchant une série d'attaques terroristes dans les villes occidentales depuis Bruxelles jusqu'à Orlando.
La guerre syrienne inclut désormais la Russie qui se bat aux côtés du régime d'Assad et de l'Iran. En fait, Moscou vient de fournir à l'Iran des missiles de défense perfectionnés S-300 alors que des avions russes font récemment des sorties d'une base iranienne pour bombarder les ennemis d'Assad. L'administration d'Obama s'est hérissée face à l'intervention russe, mais rien de plus.
La Turquie s'est également énervée à cause de l'intervention de Moscou et avait même descendu un avion de combat russe en Novembre dernier. Mais maintenant, cet allié de l'OTAN a fait la paix avec Poutine, et a depuis fait le plongeon dans la marmelade syrienne. À la seule différence que les turcs ne se battent pas contre l'État islamique. Ils se battent contre les Kurdes. En d'autres termes, nous sommes entrés dans une nouvelle phase sanglante de cette guerre.
La pure complexité du conflit va inévitablement inciter certains à déclarer que le président avait été sage de limiter la participation des États-Unis. Mais ce sont justement les décisions du président qui ont attiré tout ce gâchis.
Avec des villes réduites en ruines et des morts qui ne cessent de s'accumuler, la Syrie ne peut seulement être dépeinte qu'en un véritable cauchemar. Quand cette Administration prend un tour d'honneur pour une référence dépourvue de sens, cela délibérément distrait des atrocités qui se perpétuent sans cesse sur sa montre.