Peu importe qui siègera à Jérusalem, les défis les plus considérables d'Israël ne vont surement pas disparaître, et les élections sont peu susceptibles de changer quelque chose concernant les politiques sécuritaires d'Israël.
La priorité est - et demeure pour le futur proche – d'empêcher l'Iran de devenir une puissance nucléaire de seuil. Pour atteindre cet objectif, Israël devra également continuer à claironner haut et fort l'alarme sur le potentiel d'un accord malavisé entre l'Iran et les soi-disant P5-plus-1 (Grande-Bretagne, Chine, France, Russie et États-Unis - plus Allemagne). C'est depuis une source de tensions entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Barack Obama.
Ce problème continuera de représenter un sujet de discorde durant les deux prochaines années peu importe qui sera le premier ministre. En effet, Obama semble déterminé à parapher un accord, alors que les israéliens ne cessent d'exprimer leurs inquiétudes sur un accord qui ne démantèle ni le programme nucléaire iranien, ni le large éventail d'autres activités iraniennes, susceptibles d'être comprises dans tout accord nucléaire, dont le programme de missiles balistiques et le soutien du Hamas et du Hezbollah, deux groupes terroristes.
Il est aussi peu probable que les élections puissent changer les perspectives de paix entre les israéliens et les palestiniens. Le président palestinien Mahmoud Abbas semble avoir décidé de poursuivre l'éventualité d'un état palestinien par le truchement de forums internationaux plutôt qu'à travers des négociations avec Israël. Le soutien d'Abbas pour la récente flambée de violence à Jérusalem a également incité une grande partie du spectre politique israélien à aigrir le ton des éventuels pourparlers avec lui.
Enfin, des changements dans la dynamique politique interne d'Israël ne changeront pas les autres défis régionaux auxquels Israël se confronte. Un nouveau Premier ministre, ou le retour de Netanyahu n'empêcheront pas le gouvernement turc d'héberger des groupes terroristes comme le Hamas et l'état islamique. Tous les résultats qui seraient obtenus n'auront pas le pouvoir de changer le cours de la guerre civile en Syrie, laquelle a enfanté une série de nouveaux groupes djihadistes.
Certains diront qu'un premier ministre plus modéré pourrait contribuer à la réinitialisation des relations avec les alliés d'Israël. Mais ce sont ces mêmes personnes qui affirment que les politiques de droite de Netanyahu ont été un facteur contribuant aux défis de sécurité d'Israël. Mais même si Netanyahu est détrôné (ce qui est très peu probable), il deviendra tantôt clair que la lutte pour la survie d'Israël ressemble rudement à celle sous n'importe quel leadership. Un voisinage des plus coriaces.