Les nouvelles du monde se sont compliquées en ces derniers temps. Vraiment ? Considérez ces titres :
Abou Mohammed al-Julani, chef du groupe syrien affilié à Al-Qaïda connu comme Jabhat al-Nusra, a annoncé la semaine dernière que son organisation portera désormais le nom « Jabhat Fath Al-Sham », et elle se séparera de la constellation des organisations de terroristes d'Al-Qaïda.
Ne soyez pas dupe. Il ne s'agit pas d'un divorce acrimonieux ; c'est plutôt un accord de gentlemen sur la manière de fabriquer la face optimale de la violence djihadiste dans la guerre civile chaotique de Syrie.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique - gardes prétoriens etterroristes parrainés par l'Iran - sont maintenant engagés dans une campagne pour délégitimer le président iranien Hassan Rouhani et ses loyalistes, affirmant qu'ils ont sapé les principes de la révolution iranienne. Rouhani avait l'an dernier, négocié un accord nucléaire avec six puissances mondiales qui ont permis à l'Iran de maintenir une grande partie de son infrastructure nucléaire, et ont également nanti son régime de quelque 100 milliards de dollars en lui allégeant les sanctions.
Soyons clairs : Il ne s'agit pas d'un combat de principe entre extrémistes et modérés. C'est une lutte de pouvoir entre deux factions qui ont juré une loyauté indéfectible envers un régime extrémiste.
Recep Tayyip Erdogan, islamiste président de la Turquie, est en bagarre avec son ancien allié, Fetullah Gulen, religieux musulman, présumé être derrière le coup d'État manqué du 15 Juillet. Depuis lors, plus de 66.000 personnes ont été arrêtées ou relevées de leur fonction, avec 18.000 autres incarcérées. Et la purge se poursuit, avec plus de 30 journalistes écroués, 16 stations de télévision débranchées, 45 journaux verrouillés et 29 maisons d'édition interdites de publier des livres.
Ce n'est donc pas une lutte pour préserver la démocratie turque. C'est une campagne concentrée pour la détruire.
Edward Snowden, résident russe, qui a laissé fuir un grand nombre de documents secrets américains en 2013, critique violement maintenant WikiLeaks pour avoir insuffisamment protégé sa dernière décharge sur les e-mails du Comité national démocratique. WikiLeaks croyait largement que c'est un atout russe, avait reproché Snowden, afin d'exploiter la prometteuse candidate démocrate Hillary Clinton.
Ce n'est pas un argument à propos de la morale ou de l'éthique. C'est un désaccord sur les meilleures pratiques pour miner le pays le plus puissant du monde.
Passons aux débats nationaux en politique étrangère :
Les Démocrates ont malmené Donald Trump, candidat du GOP pour ses appels concernant le piratage russe des e-mails de Clinton. Cela, couplé aux rapports que Trump puisse maintenir des liens plus étroits que présumés au préalable avec la Russie, soulève des questions troublantes quant à savoir si en qualité de président, Trump cèderait à la Russie sur certains points. Tout cela émerge après que le président Obama ait paresseusement conservé ses bras croisés tandis que la Russie s'affirmait en Ukraine, sans parler de la Syrie.
Les parties semblent remarquablement, argumenter sur la meilleure façon de céder aux intérêts russes.
Le Pentagone a annoncé le vendredi que la guerre contre l'État islamique - en Irak et en Syrie - a couté au total plus de 8 milliards de dollars, soit 11,8 millions de dollars par jour, puisque les États-Unis n'y ont participé qu'en 2014. La coalition dirigée par les USA n'a encore aucun plan pour éjecter l'État islamique de Raqqa en Syrie, sa capitale de facto. Rappelons que durant sa compagne présidentielle en 2008, Obama avait blâmé la participation coûteuse de l'Amérique dans la guerre en Irak ($ 1,7 trillions), promettant d'y mettre fin.
Le désaccord ici n'est plus sur la nécessité d'un conflit. Apparemment, nous devons maintenant savoir si nous devons dépenser plus d'argent sur des guerres mal planifiées que nous essayons de gagner ou moins sur les guerres imprévues où la voie vers la victoire reste à déterminer.
En bref, ces débats vertigineux obscurcissent les faits. Il semble que nos ennemis nous fabriquent des litiges pour notre consommation, qui cumulent en distinctions sans trop de différence. Nous faisons la même chose chez nous.
Cela doit cesser.
Sur le plan international : Méfiez-vous des groupes djihadistes en Syrie, même quand ils ne sont pas affiliés à Al-Qaïda (le mot « djihadiste » devrait être le don de la mort). Le régime actuel en Iran, peu importe qui est en charge, sera composé d'intransigeants. La Turquie, un allié crucial de l'OTAN, carène vers une autocratie islamiste. Et le Kremlin se mêle sans entrave de nos affaires.
Chez nous : Nous continuons à nous chamailler tout en permettant à des adversaires comme la Russie et l'Iran de progresser. En attendant, les menaces du Moyen-Orient sont constantes, que cela nous plaise ou non. Une stratégie gagnante est toujours nécessaire.